Histoire et patrimoine

L'historique des communes

En 1790, la Révolution invente les départements et les communes. Les paroisses et les gros villages sont érigés en communes. En Aveyron, il y en a 691 (contre 285 aujourd’hui).

Le 5 messidor an 8 (24 juin 1800), M. Sainthorent, premier Préfet de l’Aveyron, décide par arrêté de réunir des communes en mairies, pour en réduire le nombre. Ainsi les paroisses de Luc et de La Capelle Saint-Martin, les villages de Ruols, la Boissonnade, Planèzes, Calzins etc… qui furent peu de temps communes, sont intégrés à la mairie de Ceignac. Il faudra attendre l’ordonnance du roi Charles X du 25 février 1829 pour que ces localités soient distraites de Ceignac et regroupées en une nouvelle commune du nom de Luc.

Pendant la Révolution, le premier aveyronnais guillotiné (mars 1793), fût un certain François Boudou, des Flottes, paroisse de Luc.

Luc

Le nom même de Luc est sujet à controverses. Pour certains, il viendrait du ruthène Lug (divinité celte), pour d’autres du latin Luco ou Lucus (bois sacré pour les romains), pour d’autres il s’agit d’un lieu voué à l’évangéliste Luc par Saint-Amans (le premier Évèque de Rodez) qui y possédait des terres.

En 1408, le pape Benoît XIII donna le prieuré Saint-Maurice au chapitre de la cathédrale de Rodez. Une église fût construite au 15ème siècle et le clocher refait en 1612. Elle sera agrandie vers 1890.

Au civil, la seigneurie de Luc appartient aux Peytavi puis aux Morlhon par mariage en 1689. Au 18ème siècle, elle revint aux Balsa de Gamarus. La route royale de Rodez à Toulouse passait au lieu-dit la Baraque-de-Luc.

Toutefois, l’hôtel-de-ville de la commune se trouve à Luc.

La Primaube

C’est en 1744 que l’Intendant général de Montauban, Charles Lescalopier fît aménager une grande route destinée à relier Montauban à Montpellier par Villefranche, Rieupeyroux, Pont-de-Salars et Millau. C’est en grande partie une ancienne voie romaine. Elle est utilisée à partir de 1785, évitant Rodez qui y est relié par une voie de traverse arrivant au lieu-dit l’Étoile et où se trouvent quelques auberges-relais de poste (auberges de Serin, de Cureboursot ou du Baracou) d’où les voyageurs partent, à la prime aube du jour, vers Montauban, Montpellier ou Toulouse. L’Étoile devint la Baraque-de-l’Embranchement (délibération du conseil municipal en 1839) puis La Baraque-de-la-Primaube (recensement de la population de 1861) et enfin La Primaube au début du 20ème siècle avec l’arrivée du chemin de fer (une gare fût construite en 1903).
C’est dans la période moderne, avec le développement des transports, de l’activité économique et commerciale, avec l’accroissement de population des communes du Grand Rodez et l’absorption de plusieurs villages que La primaube compte aujourd’hui les deux tiers des habitants de la commune. C’est pourquoi en 2005, elle prît le nom de Luc-la-Primaube (arrêt du Conseil d’État).

Les principaux villages

Veyrac : dépendance de la paroisse Sainte-Catherine de Rodez qui fût achetée par Jean d’Aurlhac en 1344 puis par la famille Séguret au 17ème siècle.

Calzins : ancienne seigneurie du comte de Rodez qui la céda à Marquès de Cardaillac (1360), puis Hélène Traversse (1539), Annet d’Hauteroche (1589), François de Maynard (1622), Dalmas Tournier (1630) et Raymond de Bessuéjouls (1652).

La Boissonnade : ancienne dépendance des comtes de Rodez, en conflits avec les Arpajon, barons de Calmont, sur les droits sur ces terres. Elles furent gérées par la famille de Saunhac puis vendues à la famille cat, marchands de Rodez, vers 1550 puis à Jean Folquier en 1656.

On trouve à La Boissonnade, les traces de l’aqueduc romain amenant les eaux de Vors vers Rodez (distant d’une dizaine de kilomètres). Cet aqueduc mesurait 24 kilomètres avec une déclivité constante de quelques centimètres. Il serpente ainsi sur presque toute la commune.

Planèzes : Château dépendant de la baronnie de Calmont, résidence de la famille du Cros, bourgeois de Rodez, à partir du 15ème siècle qui firent construire l’actuel château, une bâtisse polygonale flanquée de trois tours, avec une chapelle depuis 1619.

Serin : dépendance de la baronnie de Calmont tenue par Raymond Bernard seigneur d’Arpajon depuis 1379. Propriété des Foucras au 17ème siècle puis des Montazet au début du 18ème, elle fût achetée par les dominicains de Rodez.

Ruols : il existait une tour, propriété indivise des habitants, sous l’autorité de l’évêque de Rodez de 1488 à 1669. La paroisse Saint-Amans de Rodez y possédait des terres.

Moussens : propriété des dominicains de Rodez depuis 1376.

Le Cros : seigneurie de François de la Boyrie, vendue à Pierre de Jouéry, receveur des tailles (percepteur royal) en 1626. Tous ces biens, seigneuriaux ou ecclésiastiques, furent vendus à la révolution, comme biens nationaux.

La Capelle Saint-Martin (jadis d’Arboyssel) : prieuré dépendant de l’abbaye de Bonnecombe depuis 1203 et qui y possédait des terres. L’église date du 15ème siècle. C’était autrefois un lieu de pèlerinage pour les enfants.

La situation économique

Jusqu’à la fin du XIXème siècle, l’économie de Luc-la-Primaube est quasi exclusivement tournée vers l’agriculture, qui permet de faire vivre ses exploitants.
L’Etoile ou le carrefour de La Primaube, « première aube » voit quelques activité se développer avec le passage vers Rodez.
La fin du XIXème marque un tournant avec l’arrivée des nouvelles voies de communication qui désormais encadreront le développement économique de tout le Ségala, ce dont profitera Luc-la-Primaube.
L’expansion économique de l’après-guerre et les grands chantiers (construction des barrages du Lévézou), contribueront à développer les premiers quartiers de La Primaube.
Durant les années 1970-1980 l’explosion des activités économiques de la Préfecture de l’Aveyron rejaillira sur tout le sud de Rodez et plus particulièrement autour du carrefour des routes de Millau et Albi.
Dès la fin des années 1970 avec la création du Centre Commercial de l’Horizon, Luc-la-Primaube s’impose comme le carrefour des achats d’une partie du Ségala Levézou.
L’avenue de Rodez poursuivant son développement économique, les zones artisanales de Naujac (gérée par la Communauté d’agglomération du Grand Rodez), de Garlassac, et tout récemment de Montvert connaissent un vif succès auprès des entreprises locales.
Aujourd’hui, de nombreux artisans, commerces et entreprises constituent la richesse économique de Luc-la-Primaube et les nouveaux emplois améliorent de manière significative son développement harmonieux.

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